Michael Laurence Nyman se forme à la Royal Academy of Music puis au King’s College, où il étudie la musique baroque anglaise auprès de Thurston Dart. Il en sort diplômé en 1967. Il entame une fructueuse carrière de critique musical, couvrant toutes sortes d’esthétiques, des Beatles à Cornelius Cardew. En 1968, dans un article pour The Spectator, il est le premier à appliquer à la musique le terme de « minimalisme ». S’ils ont fait l’objet d’une édition en recueil en 2013, ses articles fourniront surtout la matière de son livre Experimental Music. Cage and Beyond, dont la publication en 1974 a fait date. Durant toute cette période, Michael Nyman joue au sein d’ensembles emblématiques de cette « nouvelle musique » qu’il décrit dans son livre : le Scratch Orchestra de Cornelius Cardew et le Portsmouth Sinfonia de Gavin Bryars. Il y côtoie notamment Brian Eno (qui signera l’avant-propos de la réédition d’Experimental Music). Il compose par ailleurs la musique des premiers courts métrages d’un certain Peter Greenaway.

L’année 1976 marque cependant ses vrais débuts de musicien. Le compositeur Harrison Birtwistle (dont il avait déjà signé le livret de l’opéra Down by the Greenwood Side en 1969) lui commande des arrangements de chants populaires pour Il Campiellode Carlo Goldoni. Cette expérience donne naissance à un ensemble, le Ciampello Band, qui devient bientôt le Michael Nyman Band. Au fil des décennies, celui-ci a effectué de très nombreuses tournées, et travaillé avec de nombreux musiciens d’autres horizons (du Orqestra Andalusi de Tetouan à Evan Parker, des Indiens Rajan et Sajan Misra à Damon Albarn)… 1976 est aussi l’année de son premier disque,Decay Music, publié par Brian Eno sur le label Obscure : il regroupe deux pièces dont*1-100,très minimaliste composition pour piano de près d’une heure, écrite à l’origine pour un film de Peter Greenaway. C’est avec le premier long métrage de ce dernier,Meurtre dans un jardin anglais,qu’en 1982 Michael Nyman accède à la notoriété. Le succès de cette musique inspirée de Purcell non seulement scelle l’une des collaborations les plus fécondes du septième art entre un réalisateur et un compositeur (elle durera jusqu’àProspero’s Booksen 1991), mais inaugure surtout une phase d’activité intense pour le compositeur. En 1986, son premier opéra, L’Homme qui prenait sa femme pour un chapeau, s’inspire du livre du neurologue Oliver Sacks. Entre 1987 et 1989 viennent ses trois premiers quatuors à cordes, puis, en 1990, le cycle desSix Celan Songspour la chanteuse Ute Lemper. Les commandes se succèdent à un rythme soutenu –La Traversée de Paris(1989) pour le bicentenaire de la Révolution Française ;Musique à Grande Vitesse* (1993) pour l’inauguration de la ligne TGV Paris-Lille –, également pour des chorégraphes telles que Lucinda Childs, Siobhan Davies ou Karine Saporta.

En 1993, le film La Leçon de piano de Jane Campion remporte la Palme d’Or au Festival de Cannes, et la musique composée par Nyman envahit la planète : la bande originale s’est vendue à plus de 3 millions d’exemplaires. Il en tirera aussitôt un Concerto pour piano qui inaugure une série d’œuvres concertantes, pour trombone (1994), clavecin et cordes (1995), saxophone et violoncelle (1995) ; en 2003, son Concerto pour violon sera créé à Hambourg par Gidon Kremer. Très fréquemment sollicité par le cinéma (Patrice Leconte, puis Neil Jordan, Michael Winterbottom, Andrew Niccol ou Völker Schlöndorff), Nyman revient régulièrement à l’opéra. Après Facing Goya en 2000, il est en 2002 compositeur en résidence au Badisches Staatstheaer de Karlsuhe, pour lequel il livre Man and Boy: Dada (2003), autour de la vie du dadaïste Kurt Schwitters. Suivra notamment, en 2009, Sparkie: Cage and Beyond, avec le plasticien et musicien électronique Carsten Nicolai (Alva Noto). Cet ouvrage témoigne de l’intérêt de Nyman – devenu lui-même cinéaste – pour les projets pluridisciplinaires, qui s’est affirmé durant la décennie 2010 avec NYman with a movie camera, installation multi-écrans (2010) ou encore War Work: 8 songs with Film, composé en 2014 pour le centenaire de la Première Guerre mondiale. De 2014 date également la Symphonie n° 11 d’un compositeur qui prévoit d’en écrire dix-sept. Depuis 2005, il dirige son propre label discographique, MN Records, dont le catalogue compte plus de 60 références. Michael Nyman a été fait en 2008 Commandeur de l’Empire britannique.

© Ircam-Centre Pompidou, 2020


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