Valerio Sannicandro étudie l’alto et la composition en Italie où il est diplômé en 1995. En Allemagne, il se perfectionne à l’alto à la Folkwang Musikhochschule d’Essen, et suit les master classes de Barbara Maurer et Garth Knox, à la suite desquelles il décide de se consacrer à la musique contemporaine. Il débute sa carrière d’altiste en soliste et en formation de chambre et se fait interprète, entre autres, de Sciarrino, Grisey, Maderna, Scelsi, Murail.
Il va suivre à Cologne l’enseignement de York Höller (successeur de Stockhausen à la direction artistique du studio de la WDR) et rédige une thèse : “Komposition als semiotischer Prozess”.
Sa rencontre avec Peter Eötvös le conduit vers la direction d’orchestre. Il fait ses premières apparitions en tant que chef d’orchestre à Cologne (Triennale Köln, orchestre de la WDR dans la première mondiale de Hoch-Zeiten de K. Stockhausen), Darmstadt (Ferienkurse), Espagne (Festival des Canaries) et Avignon (Centre Acanthes). Il dirige l’ensemble e-mex à Cologne, avec lequel il interprète des œuvres de Donatoni, Carter, Grisey et enregistre pour la radio allemande.
Il prolonge à Francfort ses études de composition avec Hans Zender, travaille la musique électronique avec Dirk Reith à Essen et, à Paris, avec Emmanuel Nunes. Il participe au cursus de composition et d’informatique musicale de l’Ircam en 2003/2004.
Valerio Sannicandro est lauréat de plusieurs concours de composition en Italie et en Allemagne, parmi lesquels, Musica Viva de Munich en 2002 et le Kranichsteiner Musikpreis en 2000 de Darmstadt. Il est invité pour des conférences à Prague (Académie de musique), Berlin (Humboldt-Universität) et en 2002, et aux cours d’été de Darmstadt. Ses œuvres sont jouées à travers toute Europe, ainsi qu’aux Etats-Unis, au Canada et au Japon.
À travers ses recherches et ses compositions, Valerio Sannicandro montre un intérêt particulier pour la sémiotique, c’est-à-dire pour le fonctionnement même de la signification musicale, par comparaison avec d’autres systèmes sémiotiques, dont le langage parlé. Puisque l’art est pour lui vecteur de communication, il prend soin d’élaborer pour chaque œuvre une syntaxe entre des « objets » musicaux définis sur les plans du caractère musical, de l’harmonie et de la qualité sonore. Une stratégie globale vient toujours orienter le déroulement musical selon un discours, une dramaturgie perceptible : non seulement grâce à la conception de la grande forme de nature narrative, mais aussi par le contrôle local du poids et du sens de chaque évènement par rapport au contexte. Depuis quelques années, l’espace est devenu une dimension essentielle dans sa réflexion de compositeur : citons Aliae naturae (2004, avec les moyens techniques de spatialisation de l’Ircam) ou Fibrae (2005, réalisation à l’Experimentalstudio de la Heinrich-Strobel-Stiftung de Freiburg). Compositeur associé à l’Ircam, il approfondit aujourd’hui sa réflexion sur l’intégration de l’espace architectonique comme dimension à part entière de la composition, à laquelle d’autres paramètres peuvent être subordonnés (rythme, intensité), ou qui influe sur la transformation du son lui-même. Ce travail prend forme dans l’œuvre Ius lucis (créé en juin 2007 au festival Agora) pour deux ensembles live répartis dans deux salles de concert et dispositif électronique.