Hans Wüthrich commence des études de musique au Conservatoire de Berne, où il apprend le piano et la théorie musicale. En 1962, il obtient son diplôme de piano et de 1967 à 1973 suit des cours langue et de littérature allemandes, de philosophie et de musicologie, notamment les cours de composition de Klaus Huber. Ses études s’achèvent sur l’obtention du titre de docteur ès Lettres de l’Université de Zurich.

En 1974, il fonde l’ensemble Mixt Media Basel, qui se consacre en particulier aux œuvres mêlant musique et théâtre. De 1971 à 1985, il est chargé de cours de linguistique, en phonétique et phonémique, aux universités de Bâle et Zurich. Il est ensuite, de 1985 à 2002, professeur de théorie musicale au Conservatoire de Winterthour. Il fait partie depuis 2009 de l’Akademie der Künste de Berlin.

Son œuvre explore les rapports entre langage et musique, en les liant à une analyse des phénomènes politiques et sociaux de l’époque contemporaine. En 1974, il compose Das Glashaus, pour laquelle il crée une langue imaginaire composée de phonèmes dénués de sens, dans une démarche semblable à celle de Ligeti avec Aventures (1962-1963). L’œuvre cherche à représenter les comportements psycho-phoniques des individus en fonction de leur hiérarchie sociale, dans une critique politique du pouvoir. En 1989-1991 est créée Wörter Bilder Dinge : la Convention de Genève de 1948 sur les droits de l’homme, traduite en hiéroglyphes égyptiens, puis de nouveau en langue moderne constitue le livret de la pièce. La lente prononciation des mots crée alors un effet de déréalisation.

Les travaux de Hans Wüthrich s’attachent par ailleurs à développer une forme de théâtre musical en dehors de l’opéra traditionnel. Pour le Donaueschinger Musiktage de 1978, il crée Brigitte F. le portrait d’une jeune femme héroïnomane de Bâle. Pour cela, il la suit pendant six mois, à travers son sevrage et ses rechutes et développe avec elle une expression musicale propre à ses sentiments, ses pensées et ses conditions de vie. La pièce constitue à l’époque une forme nouvelle de théâtre musical documentaire. Dans la lignée de ces travaux de critique sociale, les cycles Happy Hour (1994-1997) et LEVE (1992) constituent des représentations acides de l’industrie du divertissement et du consumérisme.

Ces dernières pièces tentent, par l’utilisation de dispositifs interactifs, de montrer le « paysage de l’âme » de l’homme moderne, comme c’est le cas de Bier, Gewitter und innere Stimmen en 2003.

Prix et récompenses

  • Prix de composition Marguerite Staehelin de l’Association suisse des musiciens, 2011 ;
  • Prix de la culture du canton de Bâle-Campagne, 1991 ;
  • Grand Prix Paul-Gilson de la Communauté radiophonique des programmes de langue française, 1984 ;
  • Prix de composition aux concours internationaux de Boswil, 1974, 1976, 1978 ;
  • Prix de composition de la ville de Zurich, 1972.
© Ircam-Centre Pompidou, 2019

sources

Ricordi, Grammont Portrait, Schweizer Radio und Fernsehen, SME – Musinfo.



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