mise à jour le 29 avril 2024
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Nicola Sani

Compositeur italien né le 27 mars 1961 à Ferrare.

Nicola Sani suit des études de composition avec Domenico Guaccero pour la composition et Giorgio Nottoli pour la musique électronique. Par la suite, il se perfectionne aux côtés de Karlheinz Stockhausen. Il restera marqué par cette période d’apprentissage dans les années 1970 et par l’engagement politique des compositeurs de cette époque, parmi lesquels Luigi Nono : il en retire l’idée que le compositeur a la responsabilité de s’investir pour changer et améliorer la société (au-delà de théoriser le changement), la musique appartenant à tous les domaines.
Ses futures nombreuses fonctions de direction attestent de son engagement dans les politiques culturelles liées à la musique en Italie. Nicola Sani a été en charge de la section « Art électronique » du Festival RomaEuropa (1992-1993), responsable de la section « Musique » du Festival Arte Elettronica de Camerino (1996-1997), directeur artistique du Festival de musique de chambre contemporaine Emergenze de Rome (1997-1999). À partir de 1998, il est conseiller artistique de l’Institution Universitaire des Concerts de Rome. À partir de 2000, il est directeur artistique du Projet Sonora pour la diffusion de la nouvelle musique italienne à l’étranger. Il est ensuite membre du Conseil d’Administration (2006-2009) et directeur artistique (2008-2009) du Théâtre de l’Opéra de Rome, du Teatro Comunale de Bologne (2015-2017) et de l’Accademia Chigiana de Sienne (de 2015 à aujourd’hui). Il est membre fondateur de FACE (Festival Alliance for Contemporary music in Europe), qui rassemble les principaux festivals européens de musique nouvelle. Il a également été membre du conseil d’administration d’Opera Europa. Il est enfin membre du comité de rédaction de la revue musicologique Musica/Realtà.

Nicola Sani a reçu des commandes de nombreuses institutions internationales comme, en France, l’État français, le Groupe de Recherches musicales, l’Institut international de musique électroacoustiques de Bourges, le Centre international de recherche musicale de Nice, en Allemagne l’Akademie der Künste, le Festival Inventionen, le Studio électronique de la TU-Technische Universität, WDR-Cologne, l’Ensemble Modern, l’Expérimental Studio der Heinrich-Strober-Stiftung des SWR de Fribourg, Musik der Jahrhundert de Stuttgart, en Irlande, l’Irish National Chamber Choir et en Russie le Conservatoire de Musique de Moscou. Un grand nombre d’institutions italiennes lui ont aussi passé commande : l’Accademia Nazionale di Santa Cecilia, la Biennale de Musique de Venise, la RAI, Roma Europa Festival, le Comitato Nazionale Musica, le Festival Musica Presente de la Scala de Milan, le Festival sul Novecento de Palerme, le Teatro di Roma et le Teatro Massimo di Palermo, le Centro Ricerche Musicali (CRM) et Nuova Consonanza de Rome.

Le compositeur est à la recherche d’un son pluriel, au contact d’autres formes (l’art vidéo, la peinture, l’architecture). À ce croisement, il a réalisé des œuvres instrumentales, pour le théâtre musical et la danse, des installations, des œuvres mixtes et électroacoustiques. Nicola Sani pense l’électroacoustique comme une expansion de l’espace sonore instrumental, comme théorisé dans son ouvrage Musica espansa (2000).
Cette conception de la musique l’amène à de très nombreuses collaborations, comme avec le metteur en scène Daniele Abbado ou les artistes vidéo Nam June Paik et Fabrizio Plessi, mais la collaboration la plus importante de Nicola Sani se fera avec Michelangelo Antonioni à partir de 1992. Tous deux travaillent sur le pavillon italien de l’Exposition universelle de Séville pour lequel le compositeur écrit la musique du court-métrage des fragments siciliens du réalisateur.

Passionné par Giacinto Scelsi, Nicola Sani a participé à la redécouverte du compositeur en Italie et a été président de la Fondazione Isabella Scelsi pendant dix ans, ainsi que fondateur des archives Scelsi. Il est également membre du conseil d’administration de la Fondazione Archivio Luigi Nono di Venezia.

Ses œuvres sont publiées par les Éditions Suvini Zerboni. Stradivarius, Agorà, PH Music Worx, Wergo, Mnemosyne et Medusa ont édité ses CD et DVD.

Prix et récompenses

  • Académicien honoraire de l’Accademia delle Arti e del Disegno de Florence, 2023 ;
  • Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres, 2011 ;
  • Prix International « Giuseppe Verdi » pour sa carrière en 2008 ;
  • Prix Guggenheim pour l’installation multimédia La Torre delle Trilogie avec Mario Sasso, 1999 ;
  • Prix Erato-Farnesina du Ministère des Affaires Étrangères italien, 1997-1998 ;
  • Prix spécial du jury du Prix Italia à Torino, pour Frammenti sull‘Apocalisse, 1994 ;
  • Prix Ars Electronica de Linz avec le peintre et artiste vidéo Mario Sasso, pour Footprint, 1990.

© Ircam-Centre Pompidou, 2024

Sources

CIRM, France Musique, Sienna News

  • Musique soliste (sauf voix)
  • Musique de chambre
  • Musique instrumentale d'ensemble
    • élec In stiller ewiger Klarheit pour ensemble et électronique (1995), 16 mn, Suvini Zerboni
    • scénique Una favola per caso opéra pour enfants, composé avec Lucio Gregoretti (1996), 1 h 10 mn, Suvini Zerboni
    • scénique Spargimento opéra pour musique et danse (1997), Suvini Zerboni
    • Crepuscoli del divenire pour orchestre (1998), 12 mn, Suvini Zerboni
    • Al folle volo pour orchestre (2004), 13 mn, Suvini Zerboni
    • élec scénique Una favola per caso opéra pour enfants, version avec orchestre de chambre, composé avec Lucio Gregoretti (2006), 1 h 10 mn, Suvini Zerboni
    • scénique Cenerentola.com opéra pour enfants en deux actes, composé avec Lucio Gregoretti (2010-2011), 1 h 30 mn, Suvini Zerboni
    • élec Lied- you have been lied 2 pour flûte alto avec distorsion, clarinette basse, violon, violoncelle, plaques de métal et support numérique (2011), 21 mn 30 s, Suvini Zerboni
    • Seascapes pour orchestre et espace sonore stéréophonique (2011), 6 mn, Suvini Zerboni
    • élec Seascapes II pour ensemble et support numérique (2011), 6 mn, Suvini Zerboni
    • Vidi in terra angelici costumi pour ensemble (2011), 13 mn, Suvini Zerboni
    • Deux pour ensemble (2012), 15 mn, Suvini Zerboni
    • élec Red light over black pour quinze cordes et deux canaux numériques (2012), 11 mn 30 s, Suvini Zerboni
    • Seascapes III "Caieta" pour orchestre (2012), 8 mn, Suvini Zerboni
    • Gimme Scelsi pour ensemble (2013), 15 mn, Suvini Zerboni
    • Seascapes IX "Münster", pour orchestre (2016), 12 mn, Suvini Zerboni
    • Tempestate pour orchestre (2018), 15 mn, Suvini Zerboni
    • Al folle volo version pour orchestre réduit (2021), 13 mn, Suvini Zerboni
  • Musique concertante
  • Musique vocale et instrument(s)
    • Il nuovo canto pour soprano et neuf instruments (1994), 13 mn, Suvini Zerboni
    • élec scénique L''incarico e il fine cantate scénique pour voix récitantes, chœur, instruments, électronique live et bande (1994), 42 mn, Suvini Zerboni
    • Il grande cielo soggettivo musique pour le mélologue pour voix récitante et ensemble (1997), 15 mn, Suvini Zerboni
    • scénique Il gioco dei mostri opéra fantastique en deux actes, composé avec Lucio Gregoretti (1999), 60 mn, Suvini Zerboni
    • élec Adagio moss pour voix et percussions sur bande magnétique (2002), 27 mn, Suvini Zerboni
    • Passagen im Gegenlicht pour chœur de voix blanches et orchestre (2003), 17 mn, Suvini Zerboni
    • Passagen im Gegenlicht version pour chœur de voix blanches et groupe instrumental (2003), 17 mn, Suvini Zerboni
    • élec Auf den Inseln des Widerstands pour mezzo-soprano, cinq voix solistes, ensemble de dix instruments et électronique live (2004), 50 mn, Suvini Zerboni
    • élec scénique Diotima e euridice opéra radiophonique pour voix, instruments et électronique en un prologue et six scènes (2004), 50 mn 40 s, Suvini Zerboni
    • L'indifferenza pour voix récitantes et 12 cordes (2004), 9 mn, Suvini Zerboni
    • élec scénique Diotima e euridice opéra de chambre pour voix, instruments et électronique (2005), 1 h 10 mn, Suvini Zerboni
    • élec scénique Falcone, il tempo sospeso volo teatro musicale della nostra storia, opéra en un prologue, 26 scènes et un prologue pour trois voix de basse, deux voix récitantes, chœur de femmes, 18 instruments et support numérique 8 canaux (2007, 2011), 1 h 15 mn, Suvini Zerboni
    • Sul denaro pour voix récitantes et ensemble (2008), 10 mn, Suvini Zerboni
    • Seascapes VIII "Controvento", pour flûte alto et chœur mixte (2016), Suvini Zerboni
  • Musique vocale a cappella
    • élec Non pote mai sfiorire pour soprano et synthèse numérique sur bande magnétique (1995), 6 mn 15 s, Suvini Zerboni
    • élec Voices beyond the edge pour voix enregistrées sur bande magnétique (2000), 47 mn, Suvini Zerboni
  • Musique électronique / sur support / instruments mécaniques

Liens Internet

(lien vérifié en avril 2024).

Bibliographie

  • Francesco GALANTE, Nicola SANI, Musica espansa, Milan, LIM, 2000.

Discographie sélective

  • Nicola SANI, Seascape IX, Münster ; Deux, le contraire de ‘Un’ ; Light red over black ; Gimme Scelsi ; Tempestate, dans « Tempestate (Orchestral Works) », 1 CD Stradivarius, 2021, STR 37186.
  • Nicola SANI, I binari del tempo ; Imagine from butterfly ; Dialoghi migranti ; Dove arrivano le nuvole più vaste ; Un souffle le soulève, les dunes du temps ; More is different, dans « Dove arrivano le nuvole più vaste », 1 CD Stradivarius, 2019, STR 37120.
  • Nicola SANI, AchaB ; Oltre il deserto spazio ; Come una specie di infinito ; Verso un altro Occidente ; Raw ; A time for the evening ; Vidi in terra angelici costumi ; Sul denaro, dans « Raw », 1 CD Stradivarius, 2015, STR 37022.
  • Nicola SANI, Four darks in red ; Studio per li ali ; Black area in reds, dans « In Red », 1 CD Stradivarius, 2014, STR 33919.
  • Nicola SANI, Wassererinnerungen ; Windstille ; Terra ; Con fuoco, dans « Elements », 2 CD Stradivarius, 2007, STR 33766.
  • Nicola SANI, Concetto spaziale, attese ; Sonore image de mon absence ; I binari del tempo ; Un canto dell’isola ; Non tutte le isole hanno intorno il mare - Isola Terza ; Oltre il deserto spazio, dans « Oltre il deserto spazio », 1 CD Stradivarius, 2002, STR 33609.